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Ersatz de la Beauté
10 octobre 2012

Je descendis la pente et me mis à marcher. Un

Je descendis la pente et me mis à marcher. Un chaméléon flânait sur les bouts de boimitoyens ternis par l'ombre du chalêt. Je me sentais seul, ayant perdu les bagages de ma conscience, néantisés par je ne sais quelle force mystique. Je sais que quand je me mets à admirer quelqu'un, je perds son intérêt, le trouble enlaçant ma propre confiance et me privant de ma contenance.
La porte du chalêt me faisait barrage. Je me souvenais alors d'un vieil adage : "Tu vois cette porte où est affichée l'étiquette "Impossible"? Pousse la porte, et tu verras l'inscription s'effacer au fur et à mesure que le chemin s'ouvre".
Je plaçais ma main sur la poignée. Mes doigts crochetaient l'ouverture, pendant que le fait d'agir effaçait les chaines de ma propre tutelle. Je devenais quelqu'un d'autre, alors que la poignée cédait sous l'influence de mes doigts. Je me disais que la liberté n'était qu'un éternel échange de rapports de force, soumis au hasard de l'être en puissance. Et pourtant, je sentais mon caractère se modeler, à mesure que la poignée vacillait, laissant ma curiosité inhiber mes croyances instables.
La porte émit un craquement sourd, faisant s'échapper des fréquences graves qui percutèrent le sceptre jusqu'alors uniquement parcouru des sifflements du vent.

Un autre craquement se fit entendre, derrière moi cette fois. Je me retournais, et vit Ersatz courir comme un lion. 10 mètre nous séparaient lorsqu'il cria ceci :

 -Ouvre cette porte ! Vite !

 Derrière lui dévalait une troupe de quadripèdes. Il me suffit de voir leurs crocs briller sur leur fourrure noire pour faire volte face et défoncer la porte par un grand coup d'épaule. Nous nous précipitâmes dans une pièce peu accueillante où la lumière qui sortait des fenêtres éclairait un chandelier morne au plafond.
Par je ne sais quel stratagème, des flux de poussières traversaient la salle comme s'ils se répercutaient, et formaient un réseau qui semblait montrer le sol. Une dalle surplombait le parquet froid, et cachait sous la poussière une trappe que nous ouvrîmes.Les bêtes étaient entrées dans le hall. Nous nous jetâmes alors à corps perdu dans la brèche étroite qui nous emmena dans des souterrains plus lugubres encore. Les murs portaient sur leur surface des torches incandescentes d'où s'élevaient des escarbilles argentées.

Nous courions jusqu'à en oublier les lois de la physique.

Au bout du sempiternel couloir, sur un mur circulaire, étaient enfoncées des marches en fer. Derrière nous résonnait l'écho des assaillants qui se réflechissait sur les parois telluriques. J'aggripais la première marche. J'eus l'impression que mes pieds maladroits ne voulaient pas suivre la vitesse à laquelle j'imaginais remonter.
Ersatz était monté avant moi. Lorsqu'il atteint l'ouverture béante, propulsé par la force de ses bras, il cria ceci :

-Je vole Raven ! Je vole comme...

-Bordel de merde ! On a pas le temps; pousse toi !

Je me soulevais grâce aux rebords, et atterris au milieu d'une pièce de pareille dimension que la précédente, quoique bien moins modeste.
Nous poussâmes un meuble fragile sur le trou, et nous nous écroulions sur lesusdit parquet qui était au moins aussi froid. Ici, la lumière était bien plus puissante. Chaque morceau d'espace scintillait, les vitres semblaient se briser sous le poid de l'éclat.

Deux minutes plus tard, nous nous relevions, cherchant une porte pour sortir.

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  • Pourtant comme Si j’essaie de courir; veux-tu Dans ce jardin où aux frouements rouges, Et aux perdus ballons rouges, S'assemblent les songes froids et ternes, qui Plongent comme Nagent les illusions. La nuit se froisse.
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